Établi

Durant mes 3 premières années d’atelier, j’ai travaillé avec un établi bas de gamme acheté pour 60$ chez Reno-dépot. Il était temps alors de m’en fabriquer un stable, pesant, et surtout, droit !!!!

Et c’est là qu’est le plus grand défi dans la fabrication d’un établi. Le faire droit. Parce que souvent, lorsqu’on travaille avec des outils manuels, l’établi est notre référence.

Une revue récente faisait la liste des 5 outils les plus importants d’un atelier et le no 1 était un établi !!!

Allons donc par le commencement. J’ai acheté le plan de chez plansnow il y a de cela maintenant 3 ans (oui oui, je remettais toujours ce projet à plus tard) alors on peut dire que le plan, je l’ai lu et relu et relu maintes fois de sorte que j’avais bien en tête la plupart des étapes importantes du projet. Je recommande d’ailleurs les plans de ce site plansnow puisqu’ils sont extrêmement bien conçus. Il y a beaucoup d’images et les instructions sont bien détaillées. On explique même comment fabriquer les gabarits qui seront nécessaires pour réaliser les étapes les plus difficiles du projet. Si on suit les instructions à la lettre, il n’y a pas de raison pour ne pas réussir le projet. C’était mon deuxième projet avec un plan de cet endroit et pour mes projets futurs, c’est certain que je vais jeter un coup d’oeil la bas pour voir s’ils n’ont pas ce que je recherche avant de vérifier ailleurs.

J’ai d’abord débuté par la fabrication du plateau. Le bois choisi est le merisier. Le plateau mesure environ 12″ X 60″ avec une épaisseur de 1″ 5/8. C’est l’étape qui me stressait le plus. Il fallait vraiment que le plateau soit droit, sans vrille ni gauchissement. Pour m’aider, j’ai utilisé des biscuits, 4 sur la longeur, entre chaque planche du laminage composant le plateau. Ainsi, lors de la mise sous serres, chaque morceau s’enlignait sur celui d’à côté.

Ensuite, pour un morceau de cette dimension, il est impossible de scier les bouts avec ma scie à onglet ni sur un traineau sur le banc de scie. La façon proposée dans le plan était avec un gabarit et une scie circulaire. La scie circulaire suis le gabarit et le coupe en même temps. De cette façon, les éclats de bois se produise sur le gabarit et non sur le plateau.

Maintenant, il fallait fabriquer le bloc de butées qui longe le plateau sur le devant de l’établi. Le bloc de butées est composé de trois planches dont celle du milieu sera rainurée avant de terminer l’assemblage.

J’ai choisi de faire le bloc de butée avec deux planches de noyer noir qui cotoient une planche de merisier. On coupe les rainures avec un angle de 4 degrés. Cet angle permettra aux butées de retenir la pièce de bois vers le bas, contre l’établi.

Les butées à gauches sont d’un angle de 4 degrés vers la droite, et celles qui sont complètement à droite penchent du côté opposé. Elles seront dans le bloc de butée coulissante qui formera la presse parisienne.

Ensuite, je me suis fabriqué une base muni d’un gabarit afin de faire le petit espace qui recueillera la tête de la butée.

On peut voir ici le dégagement pour les têtes de butées.

Bon, avec un peu de sablage à faire, il fallait bien se protéger !!!

Maintenant, je me suis attaqué à la base, bien que le plateau n’était pas terminé. J’ai fabriqué les pattes et les bras de la base à partir de 3 morceaux de 3/4po laminés ensemble. Les mortaises étaient faciles à faire puisqu’il fallait rainurer le morceau du centre, la mortaise ayant 3/4 po de large. En collant les trois morceaux, la mortaise était créée.

Voici un essai d’un assemblage à sec d’un des deux bout de la base de l’établi.

J’ai terminé l’assemblage de la base et entre mes couches de finition à l’huile d’abrasin, je pouvais poursuivre la construction du plateau. J’ai poursuivi avec l’assemblage du bloc de butée. Vous remarquerez les glissières de 3/4 X 3/4 tout le long du bloc de butée, de chaque côté des pièces en noyer noir. Ces glissières ont le double rôle d’aligner les pièces lors de l’assemblage à la manière de biscuit mais aussi serviront à faire glisser le bloc de butée de la presse parisienne.

Ensuite, j’ai procédé à l’assemblage du bloc de butée et du support de l’auge à outils, au plateau déjà fait dans une étape précédante. J’ai utilisé des biscuits pour m’assurer que chacune des composantes était bien alignée avec les autres.

La conception du plateau se termine par la fabrication d’une ceinture tout le tour. Les deux bouts sont assemblés avec des boulons et écrous et ne sont pas collés afin de permettre la dilatation dûe aux changements de température saisonniers. L’assemblage préliminaire des deux bouts permet de mesurer la longeur des ceintures du devant et du derrière.

Voici le procédé d’assemblage mécanique des deux bouts. Une cavité est creusée avec une toupie et une mêche hélicoïdale afin de recevoir le bloc en bois qui retient le boulon et l’empêche de tourner lorsque l’on visse.

Ensuite, il faut fabriquer les queues droites qui unissent les ceintures longitudinales et latérales. Un assemblage à sec est recommandé avant d’y mettre de la colle.

Par la suite, j’ai fabriqué des goujons en noyer noir afin de solidifier les queues droites.

Voici donc maintenant le plateau terminé !!!

Et la base assemblée !!!

Puisque toutes les pièces ont reçues trois couches d’huile d’abrasin, on peut maintenant passer à l’étape de l’assemblage final. On installe la base sur le plateau qui est renversé. C’est plus facile de cette façon.

Voici le mécanisme de l’étau de facade à relachement rapide.

Voici la rangée de butées en facade en noyer noir et merisier.

Voici la presse parisienne qui est constituée d’un bloc de deux butées qui coulisse dans les glissières.

Avec des rebuts, je me suis fabriqué 4 butées en noyer noir et meriser.

Le fond du plateau est constitué d’une auge pour déposer des outils et d’une rangée de trous sur la ceinture arrière pour insérer des ciseaux à bois et autres outils utiles.

Voici l’étau à relachement rapide situé en facade.

Le voici presque terminé ! Il me reste à poser les poignées des étaux et ensuite, je débute la fabrication du module de tiroir situé en dessous du plateau.

J’ai ajouté les poignées pour les étaux.

J’ai aussi ajouté un bloc de butoir pour scier à la main sur le côté droit de l’établi. Ces petits blocs sont des restants de noyer noir. Lorsqu’on ne s’en sert pas, on les rabats et il ne dépasse pas la surface de l’établi. Ils ne nuisent donc pas.

Si on veut scier avec une scie occidentale sur laquelle on scie en poussant, on relève le bloc arrière.

Si on veut se servir d’une scie japonaise sur laquelle on scie en tirant, on relève le bloc avant.

Je viens de compléter le module de tiroirs du dessous.

Le module est composé de panneau de merisier russe de 3/4po d’épais Des petites baguettes servent de joint dans les coins et un système de rainures et languettes aident pour l’alignement des morceaux lors de l’assemblage et du collage.

Voilà maintenant le caisson durant la première étape d’assemblage. Les côtés seront ajoutés dans l’étape suivante. On peut voir dans la section du milieu les petites languettes qui serviront de coulisses pour les tiroirs.

Alors voilà maintenant le module en place avec les tiroirs en noyer noir et les poignées en fer.

Les tiroirs sont composés de morceaux de 1/2po d’épais et sont assemblés avec des queues d’arrondes semi-borgnes. La facade est en noyer et le reste en merisier. Le fond est en merisier russe de 1/4po d’épais.

La finition est fait de trois couches d’huile d’abrasin.

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